SE CACHER POUR SE RÉVÉLER : L-AUDACE DANS LE VISEUR DE L’APPAREIL PHOTO
Lors de la semaine du 13 au 17 mai, nous avons accueilli à L-Audace une photographe à l’occasion d’une semaine thématique. Valérie Frossard est une photographe plasticienne genevoise qui vit à Paris. Suite à des études de lettres à l’université et, en parallèle, de photographie à la HEAD, elle est partie deux ans à Philadelphie, aux États-Unis, pour donner des cours de français et poursuivre ses études. En rentrant des États-Unis, elle se consacre entièrement à sa passion. Son travail met en valeur l’identité intérieure, cachée et profonde, en laissant de côté toutes les choses futiles liées à l’image et à la pression sociale.
Avec « Autofictions », nous nous sommes cachés derrière un masque pour montrer qui nous sommes réellement, sans artifice.
Nous avons eu la chance de réaliser le projet de photographie « Autofictions », où nous devions confectionner des masques qui nous représentaient. À travers la confection de masques personnalisés, l’idée était de casser les normes de beauté et les attentes liées à la pression sociale. Le but premier d’un masque est avant tout de se cacher, mais dans « Autofictions », sa fonction est de détourner les critères sociaux de la superficialité et de laisser transparaître uniquement notre « moi » intérieur. Nous avons commencé en nous réunissant et en mettant à plat nos idées, puis nous nous sommes présenté.e.s par groupe de deux. Nous avons aussi réalisé notre portrait chinois.
Parlons de nous de manière imaginaire :
– « Si j’étais un animal, je serais une méduse.
– Si j’étais une plante, je serais une plante carnivore.
– Si j’étais un métier, je ne sais pas.
– Si j’étais un objet, je serais une boîte à outils.
– Si j’étais un vêtement, je serais une salopette.
– Si j’étais un plat, je serais des lasagnes végies. »
L’objectif de cette première journée était de réfléchir, de penser à qui nous sommes réellement et à ce que nous voulons dire de nous.
Nous avons ensuite effectué des croquis, réuni les outils nécessaires et choisi les matériaux dont nous avions besoin. Certain.e.s ont choisi d’utiliser du papier mâché, du bois, des journaux, du carton, de la terre, des plantes et bien d’autres matériaux. À la suite de cela, nous avons entamé un processus de fabrication. C’est un travail personnel et à la fois collectif. Il y a eu de l’entraide, chacun.e aidant son.sa prochain.e en donnant des conseils, son avis, etc. Timéo* s’est recouvert de vers de terre, Youssra* a hurlé en silence pour qu’on accepte sa demande d’asile, Laurent* a dansé sur l’indécision et Ella* a ri de la manière dont on peut changer pour satisfaire le regard de l’autre.
Nous avons ensuite débuté le shooting. Valérie nous a encadré.e.s pour faire les photos. Elle nous a expliqué comment poser pour mettre nos masques en valeur ainsi que pour la tenue du corps.
Pour finir, nous avons chacun.e écrit un texte pour expliquer le message que nous voulions transmettre à travers nos photos. Ces autofictions ont été affichées lors du vernissage qui a eu lieu à L-Audace le jeudi 13 juin 2024.
Cette semaine a fait ressortir notre côté créatif et nous a permis de découvrir et de connaître différemment celles et ceux qui nous entourent. Nous avons eu la chance d’ouvrir une porte à un monde qui nous était peu connu : la découverte de soi. Nous avons laissé libre cours à notre créativité et à notre originalité. Nous avons eu de beaux moments de partage et d’introspection, tout cela dans la nouveauté. Nous avons apprivoisé le concept de ne pas montrer notre visage et de pouvoir quand même raconter quelque chose de nous. Nous avons toutes et tous éprouvé une grande satisfaction et beaucoup de plaisir lors de la découverte du résultat final.
*prénoms fictifs
Laurane et Jodi
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